le moine gyrovague

Hi everybody,

Le froid sibérien qui règne depuis 2 jours sur l'Iowa n'incite pas aux promenades dans la campagne du Midle West... Nous sommes au monastère de New Melleray près de Dubuque, sur les bords du Mississippi.

Le voyage fut... long… un premier vol nous conduit à Francfort, un second vol à Chicago et un troisième à Dubuque. Les voyages forment la jeunesse dit un dicton français ; en tous les cas ils exercent la patience ! Quand nous atterrissons à Chicago, nous sommes passablement fatigués par le voyage, mon cerveau a quelques difficultés à se connecter à l’anglais… En faisant notre check-in pour le vol entre Chicago et Dubuque nous tombons sur une hôtesse plutôt sympathique et pleine d’humour. En voyant nos passeports européens et notre destination finale, elle nous demande : « mais qu’est-ce que vous allez faire à Dubuque ? ». Réponse : « Business ! » ; « C’est sûr, y’a que cela à faire là-bas ! » rétorque la brave dame. Nous montons dans un petit avion, ravis de la perspective de nous retrouver un peu plus d’une heure plus tard au monastère de New Melleray où nous espérons une bonne douche et un bon lit ! Mais, le dit avion… ne décolle pas pour une question de bagages qui ne doivent pas être sur notre vol. D’un coin de l’œil, je surveille par le hublot les valises qui sont déchargées de la soute pour m’assurer que les nôtres n’en font pas partie. Quand l’avion décolle enfin, avec une heure de retard, je suis loin de me douter que ma valise n’est pas dans la soute. À l’arrivée, je découvre qu'elle… est restée à Chicago ! Aidé par Dom Brendan, Père Abbé de New Melleray, je me plis aux formalités d’usage pour ce genre de désagréments, maugréant intérieurement : « Alors c’est ça, les États-Unis…!!! ».

Nous allons dîner dans un "dinner" de bord de grande route... nappe en papier or plus que défraîchi, quelques "cowboys" en train de siroter une bière au bar, odeur de graillon et de tabac froid... Welcome !!! On mange du bison, j'essaie de faire bonne figure mais après 22 heures de voyage, c'est un peu difficile !

Le monastère n'est pas mal du tout, la communauté - même si pas toute jeune- est assez dynamique et nos amis américains ont cette capacité de s'adapter, de positiver, de voir la vie avec un certain enthousiasme.

Particularité de l'économie... ils fabriquent... des cercueils ! Un marché qui ne verra jamais la demande fléchir ! Tout est fait main dans une petite usine où travaillent des moines et quelques laïcs. Et, en voyant les courbes des ventes, je peux affirmer que ça marche... du feu de Dieu ! 4 modèles, tous très confortables (je n'ai pas osé demander à en essayer un...!), des prix raisonnables, une éthique bien en place... Un "showroom" permet de voir les produits (cercueils et urnes funéraires), ambiance accueillante et claire. Le tout, dans un grand souci écologique : tout est fait avec le bois des arbres de l'immense forêt du monastère, à chaque cercueil porté en terre, les frères replantent un arbre... bref, c'est l'Amérique !

Photos ICI

demain, nous changeons de "crèmerie", mais pas bien loin, à une vingtaine de kilomètres, communauté de moniales. Elles, elles fabriquent... du chocolat, ce sera plus facile à "essayer" !

Belle fête de la Présentation