le moine gyrovague

le moine gyrovague

depuis le Cameroun

Depuis presqu'une semaine au Cameroun, je peux profiter d'une très lente connexion. Nous sommes repartis le jeudi 28 juin depuis l’aéroport de Bruxelles à destination de Douala au Cameroun. Le vol dure 6h45, l’avion est bondé et il y a beaucoup de bruit si bien que le trajet n’est pas très agréable. Passablement fatigués, nous arrivons à Douala, les formalités de douanes sont très rapides et nous retrouvons Dom Charles, Abbé de Bamenda, venu nous accueillir. Nous nous rendons à la Procure missionnaire de la ville, tenue par les Pères Spiritains, afin d’y passer la nuit. Le soir, on dine dans un petit resto de la ville, l'ambiance est complètement différente de Kinshasa, plus tranquille. Le lendemain nous prenons la route pour Bamenda qui se situe au nord de Douala, dans les montagnes. La route est de toute beauté, traversant villes et villages, des zones à la végétation luxuriante et au sol très fertile, des bananeraies à n’en plus finir et des kilomètres de champs où l’on cultive des légumes. C’est une autre sensation qu’en RDC, ici les gens ne semblent pas vivre dans la misère bien qu’il y ait certainement aussi de la pauvreté, mais l’habitat est en dur, il y a l’électricité partout, beaucoup de trafic sur la route, des transports en commun, des routes goudronnées… Quand nous changeons de zone linguistique pour passer dans la partie anglophone, comme par miracle… le temps change aussi et nous trouvons de la pluie et du brouillard ! Il faut dire également que nous arrivons pendant la saison des pluies ! Pour atteindre la ville de Bamenda, il faut descendre depuis un plateau si bien que nous avons une bonne vision de la ville qui est grande et assez étendue. Nous arrivons dans la ville après 7 heures de voiture, inutile de dire que nous sommes fourbus ! La ville est le chef-lieu de la région du Nord-Ouest du Cameroun et compte plus de 700 000 habitants. Un arrêt est prévu dans la boutique/librairie que les frères tiennent en ville. Un frère tient ce magasin aidé par des laïcs mais il doit passer toute la semaine en ville ; le monastère n’est qu’à 15 kilomètres de Bamenda mais ce sont 15 kilomètres de piste moyennement bonne. Il nous faut 50 minutes pour arriver à l’abbaye, située en pleine nature à environ 1500 mètres d’altitude. C’est sous la pluie que nous découvrons le site. Les cloches sonnent pour annoncer l’arrivée de l’Abbé Général et toute la communauté vient nous saluer. Comme la journée a été longue, nous ne nous attardons pas ! Le lendemain matin, visite de la maison. Il est difficile d’avoir une vision d’ensemble des bâtiments car le monastère est construit sur un plateau au sommet d’une petite colline. La construction date un peu et certains bâtiments sont un peu hétéroclites ! Néanmoins, on arrive vite à se repérer dans les différentes partie du cloître qui desservent les principaux lieux communautaires et les obédiences. Environ 24 frères vivent ici, dont une dizaine en formation initiale, et il reste, sur place, un des fondateurs. C’est l’abbaye de Mount Saint Bernard en Grande Bretagne qui fonda dans cette partie anglophone du Cameroun en 1963. Personne ne sait exactement dire la superficie de la propriété, mais elle semble assez vaste. L’économie comporte différents secteurs : le principal est l’élevage avec un troupeau de 100 bœufs et vaches à viande plus quelques vaches laitières. Le lait est transformée en yaourts et cette activité pourrait être appelée à prendre de l’essor car la ferme de l’abbaye a été choisie comme ferme pilote pour un programme de l’Union Européenne. Les frères pourraient donc être amenés à aménager une fromagerie en développant leur activité de production de yaourt, en achetant le lait des éleveurs voisins. Tout ceci est encore au stade de projet. Depuis quelques temps, la communauté s’est lancée dans la culture et la diffusion de plantes médicinales : les plantes sont séchées puis moulinées afin de donner de la poudre qui est ensuite mise en sachet. Plusieurs femmes sont employées dans ce « laboratoire » avec deux frères. Une grande menuiserie fabrique tout le mobilier nécessaire pour l’abbaye et, parfois, répond, aux commandes qui viennent de l’extérieur. Lors de notre visite, les frères étaient en train de fabriquer 50 chaises avec écritoire pour une communauté de sœurs protestantes. Un grand jardin potager fournit la cuisine en légumes divers, il est jouxté par une petite bananeraie bien entretenue. L’atelier de reliure fabrique les registres paroissiaux pour le diocèse de Bamenda et enfin, les frères ont une petite ciergerie. On imagine volontiers que les frères ne manquent pas de travail si l’on ajoute à cette liste déjà longue, les services quotidiens de la maison. Je ne sais pas si il y a un lien de cause à effet, mais j’ai vu que les novices avaient une heure de cours le dimanche après None… de mémoire de formateur, je n’avais jamais vu cela nulle part ! L’hôtellerie, bien séparée de la communauté, compte une quinzaine de chambres mais les frères ne disposent pas d’un espace adéquat pour accueillir des groupes importants pour une journée alors que la demande est forte. Il semble que l’environnement du monastère, la prière des frères plaisent à beaucoup. Il est certain que le site est tout simplement splendide, verdoyant et montagneux, mélange de prés et de bois, assez isolé et silencieux. Sous le soleil, c’est enchanteur, sous la pluie… nettement moins. Et comme nous sommes chanceux, nous avons pu expérimenter les deux pendant notre séjour ! Généralement, la pluie arrivait dans l’après-midi et se transformait rapidement en énorme orage. Le dimanche soir durant les Vêpres, la pluie était tellement torrentielle que l’on n’entendait plus rien au chœur. Les frères, stoïques, ont poursuivi l’office comme si de rien n’était, au son de la pluie qui frappait le toit de tôles. Nous achevons notre séjour sous un temps vraiment maussade, on se croirait en Angleterre !!! Demain, route vers l'Est, pas très loin, à Koutaba... enfin pas très loin ne veut pas dire que ce sera rapide ! Désolé de ne pouvoir partager des photos, la connexion est d'une lenteur... A bientôt !


04/07/2012
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