le moine gyrovague

le moine gyrovague

C'est quoi un "gyrovague" ???

Suite à divers commentaires ou questions, il n'est pas inutile, pour les non-initiés, d'expliquer ce qu'est un "gyrovague".

 

 

Le gyrovague
(du latin ancien gyrus, « cercle », et vagus, « vagabond ») était un moine vivant seul, dans l’errance et passant de monastère en monastère, sans être membre d’aucun.

 

Origine

Dans le christianisme des premiers siècles ceux qui fuyaient le monde à la recherche de Dieu, se mettaient à l'écoute d’un maître spirituel, généralement un ermite retiré dans le désert (Antoine le grand et les Pères du désert). Ils restaient libres, et passaient d’un maître à l’autre au fur et à mesure de leur progrès spirituel. Ce type de vie ascétique était assez commun dans l'ancienne Syrie, la Mésopotamie et l'Égypte. Lorsque les premières communautés monastiques furent créées (avec Pacôme, au milieu du IVe siècle), cette même pratique continua : certains moines, appelés les gyrovagues, passaient d’un monastère à l’autre. Rien ne les en empêchait. Certains ne restaient que quelques jours en chaque monastère avant de reprendre leur errance.

 

Règle de saint Benoît

Le premier chapitre de la règle de saint Benoît, où l’auteur décrit les quatre genres de moines, est extrêmement négatif. « Il est manifeste qu'il y a quatre catégories de moines. La première est celle des cénobites, c'est-à-dire de ceux qui vivent en commun, dans un monastère, et combattent sous une règle et un abbé. La deuxième catégorie est celle des anachorètes ou ermites.  Ceux-ci n'en sont plus à la simple ferveur du début dans la vie religieuse…  La troisième catégorie de moines, fort détestable, est celle des sarabaïtes. Ils n'ont pas été éprouvés…par une règle, maîtresse d'expérience; mais…  ils demeurent fidèles au monde dans leur conduite, et, visiblement, mentent à Dieu par leur tonsure… La quatrième catégorie de moines est celle des gyrovagues… Toujours en route, jamais stables, esclaves de leurs volontés propres et des plaisirs de la bouche, ils sont pires en tout que les sarabaïtes. »

Saint Benoît distingue donc quatre catégories de moines. Il est tout à fait remarquable qu’après avoir dit tout le mal qu’il pensait des sarabaïtes et des gyrovagues, il ne leur retire pas la qualification de moines. Ils continuent à faire partie des quatre catégories. Moines, mauvais sans doute, mais moines quand même. Cela peut vouloir dire que saint Benoît ne désespère pas de leur conversion, pas plus qu’il ne désespère de la miséricorde de Dieu. Il ne les enferme pas définitivement dans la description qu’il en a faite.

 

Le gyrovaguisme
Il a complètement disparu dans l'Église catholique romaine. Le droit canon ne reconnaît plus ce genre de vie monastique.

 

Voilà... donc... gyrovague mais pas trop ! Et fidèle moine de La Trappe !

 



27/01/2012
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